Depuis la gare à 2310 m, Trace à flanc de montagne sans trop de difficultés. Vu la chaleur, les pentes au dessus de nous sont à surveiller.
Quelques pentes sur la droite emmèneraient jusqu’à Chamonix. Traversées descendantes avec les peaux de phoques. Bien crispé. Un régal



Nous croisons quelques skieurs qui redescendent. Pas mal ont renoncé à cause du vent. Il faut dire aussi que certains le tentent en one shot depuis le tunnel.
Le passage de la jonction. À peu près à mi hauteur c’est pratiquable.


Sous les giboulées de neige, plus qu’à déchausser et grimper au refuge en s’aidant des câbles.
Nuit à 3000 m d’altitude. Il reste quand même 1800 mètres de dénivelé pour demain. Au dessus de 3000.
Coucher de soleil après le repas Les jeunes se sont jetés sur un rougail saucisses, plat de refuge original. Peu de connaissances en diététique du sport mais j’y suis allé mollo.
Nous partons évidemment les derniers du refuge.
Je craignais la foule. À tort. Le refuge a une capacité limitée , 70 personnes je crois. Quelques tentes au pied du refuge, moins d’une dizaine. la montagne est grande
Plus un départ tardif et nous voici bien seuls à trainer nos skis sur les premières pentes de l’arête Nord.
Depuis le refuge des grands mulets, le sommet est plein sud.
Soit par des pentes régulières sans difficultés majeures, petit et grand plateaux, mais exposées aux séracs suspendus sous l’arête Nord. La chute de ces séracs est totalement aléatoire, surtout avec le réchauffement climatique.
Soit en passant par l’arête nord, au dessus des séracs, plus sûr mais plus technique plus difficile plus fatigant. Avec les poulets c’est évidemment cette 2eme voie qu’on emprunte.
Très esthétique, c’est elle dont on voit la glace briller depuis Chamonix. Autant dire que je n’en mène pas large.

Les premiers contreforts, à ski.


Jules et Gaston devant l’aiguille du midi au soleil levant.

Comme d’habitude, les photos écrasent le relief mais ça penche bien.
2500 m en dessous, Chamonix qu’on pourrait rejoindre d’une glissade.



Éric en profite pour perdre un crampon histoire de tester notre jeune équipe de l’Epfl.
Ils ont vite fait de brocher, securiser et repartir. Notre cordée familiale les dépasse à une vitesse de tortue.
Nous ferons une longue pause dans cet abri à 4362 m d’altitude. Pas seuls.
Gaston parti dans une profonde sieste sous un tas de couvertures et moi pour le réchauffer.
Je doute de plus en plus. Je suis en forme, dopé par l’adrénaline.
Mais je sais que si Gaston fait demi-tour je l’accompagnerai.
Du coup pas de descente par la face Nord. Et je ne suis pas sûr de revenir traîner par ici un jour. La préparation demande pas mal de temps, à mon niveau, et Pat a supporté cela une fois. Mais deux ?
Improbables , les toilettes de Vallot. Dans un petit bâtiment à part. Nous serons trois à les utiliser. À la guerre comme à la guerre ou la fin justifie les moyens je ne sais pas.
Qui en assure l’entretien ? Des techniciens des sols en hélicoptère ? Le mystère reste entier.
Jules a mal à la tête et décide de redescendre. Éric le suit. Je convainc tout le monde d’y réfléchir après la 1ere bosse. Pas très académique pour un médecin mais là on ne réfléchit plus beaucoup.
Gaston n’en peut plus. Marius et Gauthier lui prennent chacun un ski.
Nous sommes seuls et c’est déstabilisant. Ou sont passés les collègues de Vallot. Sommes nous plus fort que les autres ? Pour nous ramener les pieds sur terre une cordée duo nous dépasse sans forcer. Si ça se trouve ils sont partis d’en bas.
La 3eme et dernière bosse. Je jubile. Je n’y crois pas. Ça va le faire. Je leur hurle de profiter de chaque seconde. Trop le souvenir de précédente ascension avec préparation physique insuffisante, enchaînement de gardes et sommet en zombie, peu de souvenirs.
Là je savoure bruyamment les sommets environnants à perte de vue.
Ils m’avouent plus tard qu’ils ont eu de fortes envies de meurtre. Gaston ne s’en souvient même pas.
Débauche à droite : bibi, Gauthier, Marius. Jules, Éric , Gaston.
Il faut bien serrer à gauche en descendant, ne pas se laisser attirer par les belles pentes qui partent à droite.
Un skieur expérimenté perd la vie devant nous. Chute d’un sérac puis crevasse. Les secouristes sont déjà là.
Rapides sandwichs sous le refuge.
Entre le refuge et la jonction seule partie vraiment agréable à skier.
Repasser la jonction puis atteindre le plan de l’aiguille avant la dernière benne. Autrement c’est 1500 m en plus de dénivelé négatif à pied. Ça motive. Cette fois c’est moi le boulet. Nombreux chaussages déchaussages marche dans les sentiers mal pavés. Plus d’adrénaline. Pour ré enclencher ces purées d’ergots de fixation low Tech il me faut parfois 5 minutes.
Nous aurons finalement l’avant dernière benne à 17 h.
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