Embarquement et avitaillement en fin d’après midi. Vent fort et surtout grosse mer. Les ferries qui devaient partir d’Ajaccio ont été détournés sur l’île Rousse. Certains viennent cependant jusqu’ici puisqu’ils crachent leur fumée juste à côté. Ajouté au ressac qui fait couiner amarres et bateaux les uns contre les autres, cela nous pousse à appareiller à la nuit tombante pour aller mouiller au fond de la baie. Beaucoup plus confortable, même si je ne dormirai que d’un œil, une houle de cinq mètres étant annoncée en milieu de nuit.
Ajaccio sous un ciel incertain
L’abeille Flandre. J’espere qu’elle ne se deplacera pas pour nous.
Avitaillement final au port de l’Amirauté
Dimanche 26 août
On règle quelques problèmes techniques avec le loueur, corse catamaran, en même temps qu’on fait les pleins.
Cap sur les sanguinaires. Des que l’abri du fond de la baie est quitté, on trouve les conditions annoncées. Mer grosse à très grosse, vent Nord Ouest établi à 25 noeuds. Cependant les conditions paraissent bien belles pour aller vite sur notre petit catamaran de 10 mètres.
Cap au 180, au largue sous 2 ris puis , passé la baie de Propriano et le cap senetosa, 1 ris puis grand voile haute, au grand largue.
Longs surfs sur la grosse houle, ça déménage.
Sous 2 ris et petit foc. La mer parait toujours plate sur les photos alors que nous fouettons pas mal. Nous nous sentons bien seuls. Pas d’autre voile à l’horizon.
Grand voile haute et code zero
En fin d’après midi le vent baisse et nous remplaçons le foc par un joli code zéro sur emmagasineur. Histoire de griller les rares bateaux en mer. Déboulage dans la baie de Figari à 9 noeuds. Ce soir on mouille avant la nuit dans ce golfe très abrité. Nuit super calme.
Fond de sable et roches. Tenue moyenne. Il faut mettre beaucoup de chaine.
Lundi 27 août
La baie de Figari est réputée pour son thermique. Il nous permettra de foiler avant d’appareiller vers 14 h.
Petit dej au calme a figari
Toujours plein sud mais les conditions ont bien changé. Mer belle . Vent d’ouest 15 noeuds maximum. Notre code zéro nous sauve du moteur.
Au grand largue devant les falaises de Bonifacio
Arrivée à Porto Pollo, au nord de la Sardaigne vers 19 h. Nous avons parcouru 70 milles à la voile en deux jours dans des conditions très confortables.
Marius et Gaston ont le temps de kiter dans cet autre haut lieu du vent thermique.
Embarras du choix pour le mouillage devant l’immense plage. Fond de sable très bonne tenue.
Mardi 28 août
Pétole. Balade à terre pour explorer cette région où mer et terre sont particulièrement intriquées. Je l’avais repérée depuis le belvédère de Porto Pozzo en vélo et je rêvais de l’explorer en bateau.
La baie de Porto Pollo. On ne se marche pas dessus
Notre Aventura 33, taillé pour nous.
Hector capitaine de l’annexe
Cap au Nord sur les Lavezzi. C’est l’inconvénient de cette côte Ouest de la Corse. On descend facilement au sud, poussés par la mer et les vents dominants. Pour remonter, c’est plus long et il faut être à l’affût des bonnes fenêtres météo.
Le thermique de Porto Pollo tarde à se lever. On décide d’aller déjeuner aux Lavezzi.
Mer belle, moteur. Cap au 355. 6 noeuds.
La cala lazare a est vraiment surpeuplée. A croire que la dernière semaine d’aout est très prisée pour les vacances en bateau. On trouve une petite place dans la cala du U Grecu. C’est vrai que l’eau est tellement belle et les poissons se précipitent pour avaler nos miettes.
Les Lavezzi Au fond les montagnes Corses
On contourne l’île Cavallo par le sud pour admirer les maisons. Cala di Zeri est finalement la plus abritée et la plus belle. On contourne l’île Ratino par l’Est et on mouille devant la plage de Sperone, à l’Ouest de l’île Piana. Beaucoup, beaucoup de bateau mais on sait que la plupart vont partir incessamment, en fin d’après midi. On pensait pouvoir kiter par ici mais le vent n’est pas au rendez vous. Petite visite de Piana puis coup d’œil nostalgique à la jetée de Piantarella. Nous étions venus passer une semaine au camping des îles avec Damien et sa famille en 2004. Le ponton des semi rigides a prospéré. Un vrai salon nautique.
Piantarella au matin. On voit les zones de sable où l’ancre croche bien.
Mercredi 29 aout
Petole toujours. Cela nous permet de raser la côte, ce que je n’ai jamais pu faire aupravant dans les redoutées bouches de bonifacio.
Les maisons du domaine de Sperone
Le phare du cap Pertusato
Nous revenons devant Bonifacio et ses falaises.
Une petite visite à la vieille ville tout en surveillant le bateau.
En debut d’après midi, le vent s’établit au Nord Ouest. Renforcé par le thermique, jusqu’a 25 noeuds.
Mer belle mais les petites vagues sèches de méditerranée rendent tout de suite la remontée au moteur contre le vent pénible. Marius sur son foil est beaucoup moins secoué que nous.
Arrivée dans la superbe baie de Rocapina.
Elle mérite plusieurs photos.
Session de foil, seuls sur l’eau, jusqu’à la nuit.
Plus l’heure de préparer un diner.
Au fond, une jolie paillotte. Nous décidons d’aller y manger en famille pour nos vingt ans de mariage. Poliment refoulés à l’entrée. Il faut appeler 24 h à l’avance et être acceptés. C’est en fait le domaine de Murtoli. Très chic. On check sur internet. La salade de tomates à 35 euros et le veau à 140. Les garçons se marrent en imaginant notre tête à tous les cinq s’ils nous avaient installés à une table.
Succulentes pâtes sur le bateau.
Nuit pas terrible. Nous avons mouillé à l’extrême Nord de la baie pour être bien protégés. Mais sur les seuls cailloux de la baie. La chaine prise dans les rochers va raguer toute la nuit. Boucan d’enfer. A quelques mètre près on trouve un excellent sable.
Jeudi 30 aout
Nord ouest 10 à 15 noeuds. Les diesels jusqu’au cap Senetosa. Puis nous pouvons enfin abattre, et retrouver le silence et le confort du travers sous grand voile et code zéro.
Superbe session de foil à Porto Pollo. Et oui, c’est un homographe de celui de Sardaigne, mais en corse, dans la baie de Propriano. Et la plage est presque aussi belle.
Vendredi 1er septembre.
Dernier jour de navigation. On appareille pour Propriano où nous faisons les pleins afin d’éviter la cohue à la pompe d’Ajaccio. Le vent s’établit au Nord ouest et la mer se forme. On avait prévu de revenir kiter à Porto Pollo mais les prévisins annoncent que la mer va continuer à grossir. On poursuit vers Ajaccio avant que la sortie du golfe de Propriano ne devienne trop dure. Passé le capo Muro, on peut abattre et la navigation redevient confortable et rapide.
Amarrage final au ponton maudit.
Qui tiendra ses promesses. Nuit affreuse entre le ressac, le grincement des amarres, le boucan des ferries.
Samedi 2 septembre
Nous quittons à regret le bateau.
Baignade dans les vagues à la plage de Liamone.
U Fiume. Improbable havre de paix qui se mérite.
Il faut rouler jusqu'à Locapigna puis continuer 4 km sur la D125.
Une petite isolation phonique du groupe électrogène et c'est le paradis.
Installation à bord du Danièle Casanova.
On voit bien d'ici le nouveau ponton des catamarans. Notre aventura 33 est le plus petit.
Quai parfaitement exposé au ressac , sans aucun brise lame. Une aberration.
ouille ouille un truc à faire démissionner Nicolas. (H , pas S)
Et voilà retour sur le continent.
Petit bilan :
Essai Aventura 33
L'aventura 33 est le plus petit catamaran habitable que nous ayons essayé.
Beaucoup de place à bord. C'est impressionnant. Peu de différence par rapport à un 38 pieds.
En particulier, les coffres des très hautes étraves permettent de loger tout le matériel de kite d'un seul côté ! 4 voiles, 2 foils, une twintip, harnais , casques...
Et de l'autre côté les toujours "je sais pas où les mettre" pare-battages dont le volume est en rapport avec la hauteur des francs bord sur ce bateau.
Marche vite et bien à la voile comme au moteur. A condition de ne pas être face au vent et à la mer évidemment, comme tous les catamarans; Dans ce cas c'est un vrai fer à repasser , et d'autant plus vu sa petite taille.
Sur mer pas trop formée, vent debout, les deux yanmar de 21 cv poussent à plus de 6,5 noeud à 2200 tours minutes. Merci au petit poids petit déplacement.
Et sous voile dès qu'on peut débrider un peu l'allure, à partir du bon plein c'est un plaisir. Et alors au largue, couché comme un romain dans une orgie, la barre franche en main, c'est que du bonheur.
Il faut dire que notre sweet kiss (ben oui!) était équipé d'un code 0 ou gennaker sur emmagasineur. Heureusement car le foc auto vireur ressemble à celui d'un hobbie cat et fonctionne très moyennement.
On apprécie vraiment la barre franche et la prise en main des manettes de gaz perpendiculaires à la route se fait très rapidement.
Donc côté navigation, rien à dire.
Côté construction c'est pas la même.
Pour un bateau de 2014, proposé à la location depuis juin 2018, il parait avoir un peu vécu.
Fissures en pointillé sur tout le pourtour du rouf , peut être là où il est sensé se détacher des flotteurs pour être transportable (non je blague). C'est surtout ça qui est inquiétant. Pour le reste, les grandes baies vitrées coulissantes du carré (magnifiques) ne coulissent plus, les chambranles des portes de cabine chambardent, le four s'éteint ... rien de grave.
Corse catamarans
Une jolie structure avec une flotte bien développée qui semble vouloir s'étoffer.
Les deux personnes qui nous ont accueilli étaient sympathiques. Difficile, en ayant que des bateaux différents de faire en moins d'une demi heure une mise en main détaillée. Nous n'avons déroulé les voiles ni au check in ni au check out mais elles étaient en très bon état. Mais Michel connait bien la mécanique et est très serviable.
Quelques petits couacs : l'adresse de la marina n'apparait pas sur les gps (Amirauté sur les cartes marines et les mails de corse catamaran, Charles Ornano pour les terriens , c'est bête mais ça nous fait tournicoter dans Ajaccio) les palmes promises n'y sont pas, la vaisselle au strict minimum, pas de convertisseur 12-220 comme sur la présentation du bateau. Bref c'est pas Moorings.
Le 1er soir, le samedi, grosse mer annoncée. Le temps du Check in et de l'avitaillement, il est 19 heures. J'émets l'idée d'appareiller; l'hôtesse de Corse Catamaran nous le déconseille fortement. Dans une mer pareille, l'assurance n'assurerait pas (thème de l'assurance assez récurrent chez Corse Catamaran). Il faut payer la place de port. Pendant ce temps lamer grossit, les tableaux arrières commencent à frôler le ponton. Les amarres souffrent déjà , le bruit des ferries, les camions frigo dont les générateurs tournent à quelques mètres... J'annonce à l'employé de la capitainerie du quai catamarans que je pars. Plutôt patibulaire, fort accent bien joué, presque menaçant, il faut payer la place de port car nous ne sommes pas partis assez tôt. Je ne cède pas, on appelle la soi disant capitainerie principale, en fait il parle dans son téléphone mais j'ai l'impression que c'est de l'esbroufe, on essaye d'appeler corse catamaran mais nada.
On appareille et mouille à moins d'un mille dans la baie. Je ne dormirai que d'un oeil vu la météo annoncée. Ce sera en fait très calme au fond du golfe.
Au ponton par contre, on l'apprendra une semaine plus tard, un tableau arrière d catamaran cassé, nombreuses amarres cassées, taquets arrachés, balcons tordus.
Une semaine plus tard, rebelote. Au retour, obligation de passer la dernière nuit à quai , l'assurance... Les bateaux se remettent à danser et on passera une sale nuit, sans rien casser. Corse catamaran nous réclame la facture de la 1ère nuit, arguant qu'un départ tardif implique une facturation comme stipulé sur les emails (faux après vérification au retour) il faut que je fasse un courrier à la capitainerie.
Et maintenant la capitainerie de Propriano nous réclame la nuit du jeudi soir alors que nous avons passé une petite heure à qui le vendredi. Mais untel a dit à untel qu'il nous a vu....A nouveau coups de téléphone à la secrétaire qui est partie à la mairie qui nous rappellera et qui ne rappelle pas...Bref des bruits de ch... , un flicage de village boiteux. Ca fait vite redescendre du petit nuage où nous étions pendant une semaine.
C'est un peu La Corse, le côté ombrageux. On reste sur la réserve tant qu'un sourire n'indique pas que l'accueil va être chaleureux, ce qui est le cas 8 fois sur 10 ou qu'il va persister un climat froid et suspicieux avec des petits trucs qui gâchent. Une île superbe. Mais la prochaine fois, à nouveau plutôt les iles Grecques que cette île là. Peut être un peu moins vertes; mais tellement plus simples et décontractées.
Quelques photos de la croisière retrouvées plus tard
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