samedi 18 juillet 2015

Lundi 13 juillet au vendredi 17 juillet.

Encore une plongée pour Pat et son équipe de djeunes. Mais qu'esperent-ils donc? Et bien tout simplement voir le requin baleine qui a été signalé par deux fois ces derniers jours.

Pendant ce temps, petit tour à curieuse pour Jacques et moi sur tapas. On a repéré un couloir de vent et une plage bien exposée. Macache. Le vent ne dépasse pas 14 nœuds et cette fois nous ne gonflerons même pas les ailes afin d'éviter une nouvelle galère.

Dernière visite à notre ami qui tient le magasin de pêche. Hector hésite à s'installer définitivement à Anse Volbert.



Hector assistant vendeur 


Nos plongeurs rentrent bredouilles de requin baleine et nous appareillons a 14 h pour Mahe. Adieu Praslin , île enchanteresse sauf pour le kite.

Un nouveau type de leurre
Vent SE 12 nœuds, mer belle, cap au 225, donc pour un catamaran, au près serré. Deux gros thons au bout des lignes ne moins de dix minutes. C'est prometteur. Nous faisons les malins, nous leur rendons leur liberté. C'est le tout gros qui nous intéresse. Il mord peu de temps après et emmène le nouveau leurre de Jacques acheté le matin même. Un leurre à la vie plus courte qu'un papillon. Je n'ai pas réussi à arrêter le bateau assez vite. Plus rien ne viendra ensuite s'interesser a nos lignes. Bien fait pour les malins.


On avance bien maintenant, le vent a forci, un ris dans la grand voile, puis génois réduit pour finir à la ramasse avec 25 noeuds de vent, les écoutes à la main. Mouillage dans la nuit noire sous la protection de l'ile sainte Anne, au ras du récif. Gros ressac, nuit hachée. En plongeant le lendemain, je constate que la chaîne était prise autour d'une patate pas loin du bateau d'où les violents à coups. Et en plus elle tirait directement sur le guindeau, je n'avais pas laissé assez de mou pour la patte d'oie. Comment se fabriquer une mauvaise nuit.

Mardi 14 juillet

De retour entre les îles ronde, moyenne et longue. Voiles gonflées sur la langue de sable. Échec total, vent rafaleux à l'extrême. Nous déménageons au sud de l'ile longue, sur un banc de sable découvert par la marée basse. Et là, à moins de cent mètres, nous découvrons le spot ideal. 50 cm d'eau, vent établi et peu perturbé par les îles adjacentes. Toute l'equipe des kiteurs passe une journée mémorable.

Felix et Gaston


Le soleil passe déjà derrière Mahé lorsque nous décampons pour faire le tour de l'ile par le nord. Navigation tranquille au portant, moteur et génois, puis à l'abri de l'ile. Mouillage dans la baie de Beauvallon. Plage magnifique. Débarquement en annexe sportif. A huit sur notre petit dinghy, départ au surf, l'avant enfourne, limite du chavirage, mais tout le monde finit sur la plage plus ou moins mouillé. En caleçon, mes habits dans un sac étanche, je m'en tire assez bien. Repas au restaurant. Moyen.

Pêcheurs devant Beauvallon


Mercredi 15 juillet

Approvisionnement a Beauvallon. Le "centre balnéaire et touristique" de Mahé ne correspond pas vraiment à nos standards. Une rue, un ou deux hôtels en bord de mer puis la rue s'eloigne du rivage et sont disséminés loueurs de voiture, take away, divers magasins. Un supermarché bien achalandé a un km en montant la côte au sud.

Mouillage a baie Ternay. Plus exactement anse au riz, petit renfoncement au Nord. Réputée pour la plongée sous marine avec ses eaux claires toute l'année. En effet assez clair pour les Seychelles. Une rivière et un mini lac au sud est de la plage. Quel bonheur de se baigner dans l'eau douce. Jeux dans la rivière avec le skimboard.

Cap au sud, au delà du cap Matoopa, Tapas se reprend la mer et le vent quasiment de face. Port Launay est un abri sûr et joli, inclut dans le parc national de la baie Ternay mais nous comptons faire escale à Anse à la mouche afin de boucler le lendemain le tour de l'ile par le Sud. Nous ferons finalement demi tour devant l'ile Thérèse, qui pourrait offrir elle aussi un abri correct pour la nuit. Nous renonçons à aller chercher la pointe Sud de l'île. Il faudrait encore naviguer contre le vent demain dans cette mer désagréable et sans intérêt. Contournement de l'ile en sens inverse par le Nord. Sous la protection de l'ile Sainte Anne, la remontée contre le vent est facile. Nuit à la base DYC d'Eden Island.

Les jours sont maintenant comptés. Le plan est de kiter le lendemain à Anse aux pins. Que nous nommerons désormais Anse à Jacques car cela fait plusieurs jours qu'il a repéré une planche à voile sur une carte touristique et qu'il l'imagine comme la Mecque du Kitesurf. Plage exposée plein sud Est, aucun abri pour le bateau. Raison de notre retour à la marina, d'où nous irons en voiture.

Jeudi 16 juillet

Départ aux aurores dans notre voiture de location ( Patrick, tel 2515430,) les planches ficelées directement sur le toit. Un premier voyage avec le matos et les hard kiteurs. Exploration d'anse aux pins puis anse royale. Ce sera finalement Anse aux pins, environ un km au Sud du grand college bien repérable. Je repars chercher le reste de la troupe. Patricia garde la voiture pour une exploration terrestre de Mahé avec son Totor.

Plan d'eau conforme à nos espérances. Grand lagon de faible profondeur. Fonds de sable sur les deux cents mètres proches de la plage puis corail. À marée basse, bancs de sable émergeants ça et là. Vent side on, ce qui signifie venant de côté mais rabattant un peu vers la plage donc idéal. Un kiteur nous rejoint, un Philippe de La Réunion. Gaston, Felix et Marius s'en donnent à cœur joie. Je galère fortement à cause d'algues prises dans mes lignes. Ces algues nous auront souvent posé des problèmes, pour rester poli, lors de nos navigations. Elles sont petites mais d'une résistance incroyable. Si par malheur elles viennent se prendre dans les lignes lors d'une chute de la voile elles empêchent tout redécollage ou tout pilotage normal.

La marée montante va agrandir le plan d'eau, faire disparaître les algues et la deuxième session sera encore meilleure. Le vent est encore inférieur aux prévisions de windguru mais tout à fait correct. Comme d'habitude, il devient plus rafaleux dans l'après midi. Jacques n'est pas surtoilé en treize mètres. À marée haute, la plage a complètement disparu et l'atterrissage au ras de la route est sportif.

Retour à la Marina et appareillage immédiat. Plein de gasoil a deux milles au Sud dans un chantier naval. Nous ne tenons pas à retourner au port de Victoria vu l'accueil. Et étonnamment, il n'y a pas de pompe a Éden Island. Ce serait pourtant pratique.

Jeux avec la drisse au coucher du soleil


Mouillage au Sud Est de Sainte Anne sur une des trois bouées du Parc. Dernier barbecue. Nuit horrible, ressac violent. Il vaut bien mieux mouiller sur le petit plateau deux cent mètres plus au Sud et sur ancre.

Vendredi 17 juillet

Marius s'est levé tôt pour le dernier jour et part surfer. Il nous appellera à la rescousse une heure plus tard. Un aileron de bonne dimension est venu tourner autour de lui, il chocotte ferme, récupération en annexe à la volée.

Appareillage pour...notre mouillage de Long Island qui reste le meilleur site de kite. Oui je sais, ça tourne un peu à l'obsession, seuls les kiteurs peuvent comprendre et ceux qui ne pratiquent pas, sur le bateau, ont bien du mérite. On commence donc par une jolie plongée avec masque et tuba autour de l'ile moyenne pendant que Felix et Marius surfent et paddlent près de l'ile ronde.

Terrain de jeu


Vent un peu faible. On emmène quand même les voiles, au moins pour les plier sur la plage de l'ile longue, découvrant loin à marée basse.

Gaston s'envole


Les djeunes avec leur petit poids naviguent en utilisant les ailes des grands. Je sauve la session grâce à l'aile flysurfer et au foil.

En foil, gare aux patates !


Courte dernière navigation jusqu'à notre base de départ. Empaquetage de notre maison flottante. Mais finalement assez rapide. Repas de fin de vacances au restaurant indien The Maradjah. Excellent, même si nos lèvres gercées par le sel et le soleil s'en souviendront longtemps.

Bilan à 17 h. Arrêt moteurs. Moteur bâbord : 3983,5 . Moteur tribord : 4322,7 h

Au départ : moteur bâbord : 3918,3 h. Moteur tribord 4218,8 h.

65 heure de navigation au moteur en un mois. 39 heures de moteur pour recharger les batteries. 230 litres de gasoil. Un regret, les panneaux solaires. Sinon, services de DYC très satisfaisants. Sérieux et décontractés.

Pour la navigation à la voile, terrain de jeu idéal. Pour la pêche aussi, évidemment.

Pour la plongée, beaucoup, beaucoup de poissons, et des gros. Mais visibilité bien limitée à cette époque de l'année.

Pour le kite , Mahé a plus de sites que Praslin et les îles proches. Aucun site correct a Praslin mais nous n'avons pas essayé Grand Anse. Sans doute pas mal au Nord, vers l'aéroport. Peut être le hasard mais nous avons eu plus de vent sur Mahé que sur Praslin.

Excellent évidemment a Bird mais il faut compter sur un mouillage peu confortable. Même pas imaginable en monocoque. Et sur le retour contre le vent. Ceci dit, il semblerait que nous ayions choisit les pires journées pour revenir. Difficile à prévoir car ce sont surtout les grains de longue durée qui nous ont secoués.

Sans doute excellent également à Denis Island. Nous aurions dû insister, personne ne peut vous empêcher de faire décoller une aile depuis une plage même sur une île privée. Mais les pannes d'eau douce, de gaz, l'absence de données météo, l'accueil raffraichissant nous ont poussés à renoncer.

La mousson du Sud Est est un bon vent pour naviguer en bateau. En kite, où la constance du vent rend les choses plus facile, on aurait l'impression que c'est un vent plus rafaleux que les alizés aux Antilles par exemple. A confirmer.





lundi 13 juillet 2015

Dimanche 12 juillet

Excellente nuit au fond de l'anse Volbert, en se rapprochant de l'anse Gouvernement. Il faut éviter quelques récifs recouverts à marée haute. En prenant un relèvement au 130 sur l'antenne située au fond de la baie, l'approche est saine. Mauvaise tenue de l'ancre mais on ne manque pas de place pour poser les soixante mètres de chaîne. Les fonds de sable et petits coraux remontent regulierement sans surprise et on jette l'ancre par moins de deux mètres de fond.

Jolis poissons sous le bateau. La visibilité est malheureusement limitée à moins de dix mètre comme c'est souvent le cas aux Seychelles.

Carte praslin
Matinée achat souvenirs dans ce sympathique petit village que nous connaissons maintenant par coeur. Les épiceries tenues par des indiens permettent un bon ravitaillement, même le dimanche. Bonne taille de magasin, un peu comme dans les stations de ski. Connexion wifi pour 60 roupies la demi heure chez un autre indien dont je pense être le seul client.

 

Tentative de kite, avortée faute de vent régulier. Nous retournons à Anse La Farine. Superbe session de surf pour les djeunes. Exploration des possibilités de départ en kite depuis Anse la farine pour naviguer dans bais sainte Anne. Pas évident. Pourtant cette fois aucun relief ne vient perturber l'ecoulement du vent depuis le large. Mystère et boules de kite. Cinq milles au nord pour regagner l'abri de chauve Souris. Nous pouvons maintenant y jeter l'ancre les yeux fermés.

Rôti de queue de King Fish au barbec. Un délice.

 

dimanche 12 juillet 2015

Lundi 11 juillet

Petit avitaillement, réparation de la balancine et nous reprenons la mer. Le vent est complètement tombé, moins de 12 nœuds. C'est franchement vexant, vu les conditions rencontrées la veille.

Halte à l'anse La Farine, entre l'ile ronde et Praslin. Bonne tenue de l'ancre dans du sable profond, derrière la barrière. Beaucoup de courant. Toute la baie sainte Anne se vide par ce chenal. Les enfants partent surfer.

Retour à notre mouillage habituel, anse Volbert, derrière l'ilot Chauve Souris. Plongée avec le club Octopus pour Pat et les enfants.

Jacques s'offre sa coco de mer, souvenir des Seychelles. On ne peut pas dire que ce soit un achat compulsif. Cela fait trois semaines qu'il les regarde.

Nous déplaçons Tapas pour tester un nouveau mouillage proche, au sud est de l'anse Volbert.

 

4 au 10 juillet : Les îles du Nord

Samedi 4 juillet

Reveil et appareillage à cinq heures.

Cap au 340, mer belle, vent 12 nœuds SE, entre le. Grand largue et le vent arrière. Moteur sur la première moitié des cinquante milles à couvrir. Série noire pour les pêcheurs. Deux magnifiques leurres perdus corps et âmes. Deux espadons voiliers réalisent quelques magnifiques figures libres au dessus de l'eau avant de casser la ligne sans trop d'efforts. Enfin rude bataille pour attraper une thon jaune énorme. On finit en se traînant vers Bird à moins de 4 nœuds, voiles en ciseaux. Cela nous permet de remorquer la depouille du thon et de jouer ainsi avec un requin marteau peu timide.

Bird. Nous avons tout lu et tout entendu sur cette île. Tellement d'oiseaux qu'ils percutent les mâts avant de retomber sur le pont. Tellement de requin que certains ont renoncé à y kiter. Tellement mal protégée qu'on y passe pas une nuit. Débarquement interdit. Taxe de séjour de 40 euros par jour et par personne. Et j'en passe. J'ai essayé d'appeler avant au 323322 comme recommandé par DYC, sans succès.



Arrivée paisible sous voiles au son des vagues qui déferlent sur la barrière. Les fonds remontent. Nous naviguons dans une immense piscine. Nuées d'oiseaux sur la pointe nord. Nous scrutons le rivage avec curiosité. Pas âme qui vive. Curieux pour un Hôtel.

Les djeunes partent jouer dans les vagues et sur la plage.



Les adultes soignent leur look pour faire bonne impression au bureau de réception de Bird Island. Débarquement sur une plage de sable blanc occupant toute le rivage ouest, sur presque un kilomètre. En arrière, une cocoteraie verdoyante. Des bungalows alignés géométriquement dans la verdure. Simples. Ne respirent pas le luxe des descriptions des guides. A cinq cent euros la la nuit, on doit surtout payer l'isolement insulaire. Les grands salons ouverts tout en bois, le bar, ont pour clients sternes, mouettes et paille en queue. Village abandonné de western.



Les premiers autochtones rencontrés sont d'enormes tortues.



Puis une seychelloise qui nous confirme que l'hotel est fermé. Elle ne sait pas bien si on peut rester là, si on peut photographier les tortues. Elle est adorable et nous fera cuire trois œufs durs pour les enfants. Nous sommes en pleine saison de ponte de je ne sais plus quel oiseau et donc de récolte des œufs qui sont ensuite vendus à Mahé.

Retour au bateau et thon sous toutes ses formes, de la salade crue au filets grillés sur le barbecue.

Dimanche 5 juillet

Repérage des lieux. Paraît très favorable pour le kite. Mais le vent n'est toujours pas là. Prévu pour demain, jour qu'on a dénommé le "kite monday ". Snorkling et visite de l'île. Tortues, raies, coraux.

Lundi 6 juillet

Ce sera finalement un black monday. Seul Marius tirera son épingle du jeu, grâce à sa technique et son petit poids. Je tire quelques bords avant que le vent ne retombe. Sauvetage grâce à l'annexe. Puis même chose pour Jacques. On commence à ne plus croire au vent aux Seychelles. La malédiction de la kiteschoolmoon qui nous collait aux voiles pendant le premier mois dans les Caraïbes se manifeste à nouveau.

C'est dommage car le site est idéal avec, cerise sur le gâteau, la piste d'atterrissage en herbe pour poser et plier nos ailes.



Consolation avec une séance photo en compagnie des sympathiques tortues. Dont Esmeralda, plus vieille et plus grosse tortue du monde. L'ile n'est habitée actuellement que par une quinzaine de personnes dont quelques scientifiques qui étudient les oiseaux. Et les Seychellois qui entretiennent l'hotel fermé. Nous les croisons au hasard de nos promenades. Tous sont adorables et nous donnent des renseignement sur leur île ou leurs activités. Nous apprenons ainsi qu'Esmeralada, qui est d'ailleurs un mâle, se reconnaît grâce à une tonche sur la partie avant droite de sa carrosserie. Refus de priorité devant un tracteur.



Malgré la faiblesse du vent, le mouillage est devenu assez rouleur. L'ancre n'a aucune tenue sur un fond de sable dur. Dans 3 a 4 mètres d'eau, le bateau arrive à tenir par le seul poids des soixante mètres de chaîne mais on ne peut pas vraiment compter dessus. J'ai coincé l'ancre derrière une patate de corail. Ça fait mal au cœur mais si le bateau part à la dérive, il ne s'arrêtera qu'en Somalie.

Mardi 7 juillet

Nous déplaçons Tapas pour essayer de le mettre plus à l'abri , au sud, derrière l'avancée des récifs. Cerclage d'une patate de belle taille avec l'ensemble de nos amarres qui font peine. Au moins nous n'abimerons pas les fonds.

Magic tuesday. Nous avons enfin délimité le plan d'eau idéal et cette fois le vent est bien là, avec une journée de retard par rapport aux prévisions du gourou.

Gaston vole au dessus des patates


Bords de rêve sous la protection de la barrière, dans 20 cm d'eau à marée basse, un mètre à marée haute. Les tortues rentrent la tête au passage des planches.

DECHAMBOUX père et fils


Interruption pour laisser atterrir l'avion de la sœur du propriétaire de l'ile. Visite d'à peine deux heures. L'avion repart pour Mahé, nous re décollons les voiles. Seuls Pat, Jules et Hector ne participent pas à la fête. Paddle et plongée au masque pour eux.

Nous finissons par une session nocturne tels des morts de faim.

GoPro embarquée
Mercredi 8 juillet.

Journée idem. Avec le renforcement du vent, les nuits sont de plus en plus difficiles. Heureusement que nous sommes en catamaran, ce serait intenable, avec le roulis, sur un monocoque. Dans notre caravane flottante, nous sommes obligés de nous tenir lors des déplacements. Le ressac est impressionnant. Certaines vagues cassent à trois longueurs du bateau. Lorsqu'elles aspirent le catamaran, les craquements sont impressionnants de jour et pire la nuit.

L'amarre commence à s'user sur un "cerveau" de corail. Nous mouillons la deuxième ancre. Avec trois points de fixation, nous partons tranquille pour une nouvelle journée de kite jusqu'au coucher du soleil.

Hector s'initie aux joies de la nage tractée.

Felix
Captain oldschool dixit les djeunes
El Jaco
Goûter sur piste d'atterrissage
Je parviens à joindre ma sœur Sylvie par téléphone et SMS. Elle me transmet une météo annonçant un vent similaire jusqu'à samedi puis un renforcement à partir de dimanche. Récupérer un SMS est une expédition intéressante. Il faut se rapprocher au maximum de l'antenne de la cocoteraie. Donc débarquer en face de l'hotel où les vagues sont maintenant trop grosses pour espérer atterrir sur la plage en annexe. On se jette à l'eau, le youyou s'eloigne rapidement avant d'être pris dans un rouleau. Au retour idem, se jeter à l'eau, nager contre les vagues pour s'eloigner du rivage. Il est recommandé de protéger le téléphone dans une pochette étanche si l'on veut ramener les précieuses informations.

Nous préparerons le bateau demain pour partir sur Denis Island vendredi. Les réservoirs d'eau douce sont vides. Bizarre, nous avons pourtant fait attention à notre consommation. Quelques bidons de secours nous permettront de tenir encore quelques jours, le temps de visiter Denis.

Jeudi 9 juillet

La nuit a été difficile. Sur le pont au lever du jour. L'amarre qui cerclait la patate a lâché. La chaîne de la deuxième ancre est tendue à se rompre. L'alarme de mouillage réglée sur soixante mètres ne s'est pas déclenchée. Nous n'avons pas beaucoup reculé. Le vent est maintenant à plus de vingts nœuds établis. La vie sur le bateau chahuté par les vagues difficile. Si cela doit forcir encore en fin de semaine, le retour vers les îles principales va être délicat. Je commence à beaucoup y penser.

Nous décidons de prendre le large dès ce matin. Préparation rapide du bateau. Au près pour 25 milles, nous savons que tout va voler à bord. Dégonfler le paddle, démonter le foil, rentrer toutes les planches, remonter et ranger le moteur de l'annexe a fond de cale, relever nos ancres.

A 9 h 30, c'es parti. Nous abandonnons non sans regret un spot de kite de rêve. Équivalent des Tobago cays ou d'Anegada, aux Antilles. La sauvagerie et l'isolement en plus.

Le bal peut commencer. Vent de sud est, ça, c'est une constante. Vingt nœuds, se renforçant sous les grains. Le début est rock'n roll face aux vagues qui brisent, avant de retrouver des fonds plus importants. Sous grand voile a un ris et génois roulé un ris. Comme tout catamaran de croisière, ce bateau n'est pas une bête de près. Il va falloir tirer des bords pour rejoindre Denis. Deux fois la route, quatre fois le temps...ou alors. Petite aide avec les deux moteurs à 1400 tours/minute et hop, nous sommes en route directe. Ca brasse. Chacun a mis son gilet de sauvetage sans se faire prier. Jules rend ses quartiers dans sa cabine pour une durée indéterminée. Le vent adonne et faiblit. Nous finirons cette navigation au bon plein a plus de 7 nœuds. Seul ombre au tableau, Pat essaye de faire cuire son pain mais panne de gaz. Nous étions déjà sur la bouteille de secours. Notre cuisinière hors pair prépare gâteau et pain presque tous les jours, ça consomme.

Denis paraît au moins aussi belle que Bird.

Exploration d'un premier mouillage au Sud de l'ile, celui indiqué sur les cartes. Intenable. Équivalent à celui de Bird. Non merci. Nous nous rapprochons de l'hotel, dépassons la pointe de récifs au nord ouest. Derrière , c'est beaucoup plus calme. Mais semé de patates de corail. Un vrai champ de mines. Mouillage au mieux. Vérification de l'ancre au masque. Là dessous, c'est féerique. Eau limpide, montagnes coralliennes, poissons multicolores. Notre chaîne fait tâche dans ce décor. Cerclage rapide d'une patate selon notre bonne vieille technique pour ne pas abîmer tout cela avec le ragage de la chaîne. Les enfants bondissent pour explorer les fonds. On dirait une vieille pub pour Kodak.

Pat, Félix, Marius et moi nous préparons pour aller à terre. Même scénario que pour Bird. Peu d'infos précises sur Denis. Découverte par Denis de Trobriand, membre de l'expedition de Bougainville en 1773. Les rédacteurs du géo guide n'y ont sans doute pas mis les pieds mais indiquent que la pension complète coûte la bagatelle de 900 à 1400 euros par nuit. Quelques informations un peu plus récentes dans le pilote côtier d'Alain Rondeau, informations qui remontent cependant aux années 1990. Taxe de débarquement de 200 roupies par personne. Restaurant ouvert midi et soir. Raison de la motivation à l'exploration de Félix et Marius, la bave au coin des lèvres. Le régime pâtes-riz agrémenté de poisson lorsque la pêche a été bonne, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, est passé depuis la panne de gaz au régime céréales-lait froid.

Enfin, les informations de DYC, les plus récentes et souvent les plus fiables se résument à deux mots laconiques : Île privée.

La pauvre fréquentation de la plage nous fait espérer trouver un hôtel ferme avec juste le resto ouvert pour nous. Un avion vient cependant d'atterrir. Ca s'agite sur la piste, voiturettes électriques et compagnie.

Polo classieux et bermuda propre, nous voilà partis. Baigneurs sur la plage, plongeurs dans la petite piscine, c'est bien ouvert. Immense salle couverte super classe ou l'on boit des cocktails en pantalon s'il vous plait. crooneur qui prépare son piano, chef cuisto à la bedaine prometteuse, comme ses odeurs de cuisine. Nous la jouons super cool. Nous sommes les petits gars du bateau et on voudrait savoir si on ne dérange personne, là où on a jeté l'ancre. Oups la gentille seychelloise part vite chercher une "resort manager". Laquelle va demander son avis au "resort director". Pendant ce temps nous taillons la bavette avec le chef. Mais, non, pas de festin pour l'equipage. "Very private". Discrètement et avec un petit sourire d'excuse. La resort manager revient. Oui nous pouvons rester (comme si on allait partir maintenant à la nuit tombante!) on peut même s'avancer devant la piste où nous serons mieux protégés du ressac. Mais évidemment il faudra déménager demain matin avant l'arrivée du premier avion. "And Please don't ask for a beer or wifi". Cette manageuse connaît donc bien les marins en escale. J'ose demander la météo. "As today". Je n'ose donc même pas demander du gaz ni s'il est possible d'emprunter la plage pour décoller en kite. "Here is the républic of Denis Island". Sourire gêné. Retour au bateau la queue entre les jambes. On nous a dit non pour tout avec une extrême courtoisie.

Nous déplaçons le bateau vers la piste d'atterrissage apres un repérage des patates au masque, traîné par l'annexe. Il faut prendre un relèvement au 150 sur le manche à air Nord ouest de l'aerodrome et c'est sain. Il y a même un petit quai de débarquement pour les super yacht avec branchement électrique. Mouillage très calme. Cela nous change de Bird et nous allons passer une super nuit.

Contre mauvaise fortune bon cœur. Nous cuisinerons avec Jacques un risotto, dans une casserole sur le barbecue, qui restera dans les annales.



Vendredi 10 juillet

Appareillage à 6 heures. A peine les lignes déroulées, un barracuda d'un mètre se laisse prendre. Pas très bon pour la cuisine. Remis à la mer.

Ciel plombé, vent établi à 24 nœuds. Cette fois nous sommes bâbord amures, toujours au près et même avec les moteurs en appui, nous ne pouvons faire route directe sur Mahé, encore moins sur Praslin.

Les lignes prennent. Une dorade coryphene. Puis un gros truc difficile à identifier. Marlin ou Carangue a bosse pour Hector.

Le vent forcit jusqu'à 30 nœuds, il faut prendre un deuxième ris. Virer de bord pour libérer un winch sur tribord. Les bateaux de loc ont en général le minimum d'accastillage. L'horizon est bouché sur 360 degrés.

Il faut rouler du génois mais il est évidemment coincé. Le larguer à fond avant de pouvoir l'enrouler d'au moins 4 tours.

Les enfants lisent ou dorment, imperturbables. Je me dis une fois de plus qu'essayer d'aller contre le vent en voilier est une hérésie. Plus jamais. Comme à chaque fois. Nous savions ce qu'il nous en coûterait de vouloir visiter Bird. Sans regrets. Ou presque, on verra quand on sera arrivés. La balancine s'est échappée et traîne derrière le bateau. J'engueulerais bien le responsable mais c'est moi. Elle sert à éviter que la bôme ne tombe sur le pont quand on affale la grand voile. On verra ça plus tard. Apres d'interminables heures et quelques bords, Aride nous protège, le vent se calme, un thon mord, le chenal entre Curieuse et Praslin bien protégé du Sud est, le ponton de Baie Sainte Anne. Apres dix heures de nav. Quel calme !

Grand rinçage du bateau, étalage de notre pêche sur le ponton. Nous faisons des envieux. Un gentil Rasta identifie le grand poisson. King Fish. Nous lui offrons le thon et il nous prépare les deux autres. Et nous propose même de les cuisiner, barbecue et sauce coco curry accompagnés d'une bonne salade. Tout cela pour 400 roupies. Repas pantagruélique. Nuit au calme.



Selwyn Pointe, baie sainte Anne, Praslin

248 2580944

On lui fait de la pub.





samedi 11 juillet 2015

1, 2, 3 juillet.

mercredi 1er juillet

Toujours à l'ancre a Anse Volbert. Mais depuis notre retour sous la protection de l'ilot Chauve Souris, nous avons trouvé l'astuce pour ne pas payer une entrée de Parc a 250 roupies chaque jour. Nous ne prenons pas la bouée qui nous tend les bras mais jetons la pioche 50 mètres plus loin pour etre juste a l'exterieur du parc. La limite passe par le nord de Chauve Souris et une vague marque à terre.

Pat et quelques enfants profitent du grand calme pour aller plonger sur l'ilot Ave Maria. Gaston qui a mal aux oreilles et Felix qui a le mal du pays restent au bateau.

Jacques et moi louons un vélo à la pension "les lauriers" . Tour de l'ile dans le sens horaire par sainte Anne puis l'anse consolation, grande anse. Séparées pas des petits cols bien raides. Ici quand on construit une route, on attaque la falaise sans trop penser à aménager des virages. Montée à 20%, descentes à 30 % ! On roule dans des paysages de cinéma.

Retour par le col de la vallée de Mai, beaucoup plus cyclable mais beaucoup plus fréquenté.

L'après midi, Helene nous prête deux équipements de plongée et Gaston descend à l'aplomb du bateau sous la surveillance de Pat. Ses oreilles "passent". Elles étaient sans doute bloquées pas le stress de l'examen. La pression pas que dans le oreilles. Maintenant que tout le monde a réussi, ça va mieux.

 

Il va pouvoir participer à la Plongée de nuit. Seul problème, les places sont comptées. Ça discute ferme à bord. Florent emmènera finalement toute l'équipe des plongeurs. Sans Jacques, handicapé par ses dents suite à la première plongée, et moi qui l'accompagne pour un cocktail au café des Arts. Uniquement à titre d'étude, pour progresser dans la qualité des longs drinks au rhum que nous nous confectionnons chaque soir à bord à tour de rôle.

Nous récupérons les plongeurs chez Octopus et faisons nos adieux à Hélène, Florent et leur fils Dorian. Ainsi qu'à Vicky, la monitrice quasi privée d'Hector. Lors de notre plongée commune j'etais sensé être en binôme avec Hector mais il n'a pas quitté Vicky de plus d'une longueur.

Pizza à la Gelateria Da Luca. Heureusement, nous avions réservé. Pour manger après 20h30, il faut se montrer convaincants. Très bonnes pizze alors que les glaces testées sont très moyennes.

 

Jeudi 2 juillet

Pétole toujours. Autant en profiter pour explorer les fonds marins. On se traine a la voile jusqu'aux Îles cocos, juste au nord de Félicité. Acquittement de la taxe habituelle de 250 roupies pour le bateau et 200 roupies par personne au dessus de 12 ans.

Fonds clairs et poissonneux. Bancs d'espèces de toutes sortes. La plus belle plongée sans bouteilles depuis le début.

 
Un mille plus loin nous voici devant grande sœur. Île privée. Débarquement interdit au delà de la plage. Dommage, un petit isthme a traverser et nous pourrions accéder à une autre plage de l'autre côté. Le Cerbère est un breton qui n'hésite pas à mordre paraît-il.

Nous renonçons à passer la nuit. Le mouillage est vraiment trop ouvert, même en essayant de s'abriter au mieux derrière le récif. Le vent est très faible mais la houle résiduelle de l'Indien peu aimable. D'une façon générale, nous n'avons pas repéré pour l'instant un seul mouillage sûr par gros temps. A part notre base de départ de Eden Island qui est une île artificielle.

Retour sous la protection relative de La Digue. Entre le cap Barbi et le port de La Passe. On attrape trois thons en passant. Le dernier sera relâché mais le deuxième fera le bonheur d'un bateau américain a l'ancre. Jacques qui avait parié qu'ils n'en voudraient pas, préférant la nourriture aseptisée est déconfit.

Bon mouillage sur un plateau sablonneux. Les grains qui passent sur Mahe nous envoient un peu de ressac.

Vendredi 3 juillet

Dernier jour sur une grande île. Il faut préparer le bateau pour passer une dizaine de jours en autonomie sur les petites îles du Nord, Bird et Denis.

Beaucoup de mystère autour de ces îles. En fait les personnes que nous avons interrogé n'y sont jamais allées. Les managers des bases de Dream Yacht, à Mahe Comme à Praslin, Florent d'Octopus diving. Pourtant Seychellois depuis plusieurs années.Ce sont surtout Pat et Jacques qui vont avitailler le bateau pendant que je remmène les djeunes à la plage de grande Anse, cette fois avec Surf et paddle. Une vraie expédition. Arrêt obligatoire chez Simon et ses jus de fruits au retour.

Escale technique a Baie Sainte Anne pour les pleins.

 

Remontée de Praslin par sa côte ouest. On laisse Cousine à bâbord, on explore l'anse Kerlin, peu avenante malgré un récif en crochet qui semblait protecteur.

Puis une minuscule baie entre la pointe Sainte Marie et Miller's Point.

Hôtel niché au fond de cet écrin. S'arrêter, c'est poser l'ancre entre deux transat. Nous n'oserons pas. L'anse suivante, Georgette, nous accueillera finalement pour la nuit. Juste avant l'anse Lazio.